Le souffle
De l'intérêt de gérer son souffle
La bombarde est un instrument qui consomme beaucoup d'air. Une mauvaise gestion du souffle peut conduire à plusieurs désagréments bien connus des talabarders ( sonneurs de bombarde ):
L'étouffement
Les poumons sont vides alors qu'on est en plein milieu d'une phrase musicale et qu'il reste des notes à jouer. C'est un problème classique rencontré avec tous les instruments à vent.
Le "shoot" au CO2
Attention, là je ne suis pas spécialiste. Je suis sûr de la description du phénomène physique, mais pas de son explication scientifique. Si quelqu'un s'y connaît, merci de me fournir une explication validée.
C'est un phénomène vraiment caractéristique de la bombarde jouée par des débutants qui ne savent pas gérer leur souffle. Pour arriver à finir ses phrases musicales sans s'étouffer (voir point précédent), on respire souvent mais très rapidement donc pas très profondément. Une petite quantité d'air frais entre dans les poumons à chaque fois mais est aussitôt utilisé pour souffler, avant que l'oxygène qu'il contient ait été capté par l'organisme. Il y a donc toute une masse d'air qui reste dans les poumons, et qui est rapidement vicié, pauvre en oxygène et très riche en CO2.Il s'ensuit une sensation très nette d'ébriété : la tête tourne, l'équilibre est moins bon, on sent des picotements dans les extrémités. Parfois le champ visuel se rétrécit, la vue se brouille et un écran noir se ferme devant les yeux, comme lors d'une chute de tension.
Quelques conseils
Pour ce que j'en ai vécu, ces phénomènes peuvent être impressionnants mais ne sont pas graves, après quelques minutes de repos tout revient à la normale.
Ceci dit, si notre objectif premier est de jouer correctement un morceau de musique ave une bombarde, il va falloir anticiper les problèmes. Voici les principaux conseils :
Consommer peu d'air
Les joueurs de bombarde débutants consomment souvent beaucoup plus d'air qu'il n'est nécessaire, et ce pour plusieurs raisons :
Un exercice de gestion de la pression interne de l'air
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Prenez une grande inspiration. |
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Pincez fortement les lèvres de manière à empêcher l'air de sortir |
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Augmentez la pression de vos poumons en "poussant" avec votre diaphragme |
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Pincez les lèvres un peu moins fort, jusqu'à ce que la pression interne de vos poumons suffise à les écarter et à faire sorti un mince filet d'air. |
Si vous contrôlez bien la force avec laquelle vous appuyez votre diaphragme et celle avec laquelle vous pincez les lèvres, ce filet d'air peut perdurer un grand nombre de secondes, voire plus d'une minute, sans vider vos poumons. Ce petit filet d'air peut suffire à produire une note. Recommencez l'exercice en ne pinçant plus les lèvres que très peu. L'air s'échappe à flot. En 4 ou 5 secondes on est a sec !
Pour gérer votre souffle,vous constatez donc que vous allez passer votre temps à équilibrer la pression de votre diaphragme, et celle de vos lèvres !
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Les notes jouées sont trop longues. Lorsque la position de la bouche n'est pas parfaite, le son tarde à venir. Le musicien compense en soufflant plus fort et plus longtemps, du coup chaque note chevauche la suivante, tout le souffle est gaspillé et on n'a plus le temps de respirer. Solution : donner une attaque nette à chaque note (en donnant un petit coup de langue, comme si on prononçait la lettre "T") permet de faire plus vite "démarrer" le son. |
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Pour l'apprentissage d'un morceau il sera plus facile de prendre sa flûte irlandaise ( flageolet ), puis une fois que le morceau est bien en place, on pourra l'essayer à la bombarde. |
Se ménager des moments de respiration
Il y a toujours, dans un morceau ou dans un exercice, des moments auxquels on dispose de plus de temps pour respirer. Repérez-les, et apprenez à y respirer systématiquement, assez a fond mais en prenant le temps.